Espèces a participé au 19e festival de photo et de nature de Montier-en-Der
http://www.festiphoto-montier.org
http://www.festiphoto-montier.org
Merci à tous ceux qui sont venu partager ce beau moment avec nous !
Et une interview de la rédactrice en chef par Jean-Baptiste Dumond sur le site de "Faune sauvage"
Ses références ? : des gens comme Stephen Jay Gould, « qui m’ont donné l’impression que j’étais intelligente ! Qui arrivent à intéresser à des sujets auxquels on ne se serait pas intéressé naturellement. Qui ne vous prennent pas pour un imbécile. Qui demandent juste un petit effort de compréhension. »
Nous l’avons croisée sur son stand à Montier en Der.
Vous avez une formation scientifique ? J’ai une formation d’archéologue (DEA), c’est d’ailleurs, comme cela, à travers les scientifiques rencontrés, les muséums que j’ai commencé à tirer la ficelle, bâtir un réseau. Il y avait un des aspects de l’archéologie que j’aimais beaucoup, l’archéobiologie ; je n’étais pas fascinée par la recherche « pour ne pas rester dans un coin » mais attirée par cette discipline qui touchait à la vie des hommes, à la domestication, au monde animal que j’aime beaucoup.
Il y a des espèces qui vous attirent davantage ? Difficile à dire parce que j’en découvre plein avec la revue. Mais j’adore l’ornithorynque, animal symbolique de la diversité du vivant, un peu inattendu.
Si vous étiez un animal alors ? Je serais bien un ornithorynque justement, mais je ne sais pas si j’en suis capable ! (éclat de rire)
Vous avez une idée de votre lectorat ? Je ne sais pas très bien. Il faudrait faire un sondage. Une branche de scientifiques, des muséums, des biologistes, et puis toute une masse de gens intéressés par les sciences naturelles, qu’on trouve dans n’importe quel milieu, un public difficile à viser, des gens curieux quel que soit leur métier.
Vous avez combien de lecteurs ? 1 200 abonnés + 2 500 ventes en kiosque ; on restera toujours une niche mais disons qu’avec le double, on serait bien.
La tendance actuelle, c’est le dérèglement climatique. Comment vous sentez-vous impliquée dans cette problématique ? On essaie de diriger les gens dans le brouhaha ; on a une image extérieure de la recherche, jamais d’accord, changement permanent d’avis… On essaie de mettre en valeur le consensus scientifique, de ramener aux données objectives.
Quels sont les grands enjeux climat / espèces ? Il ne faut pas oublier que nous sommes une espèce. C’est bien de protéger la biodiversité mais sans oublier que la vie n’a pas forcément besoin de nous. Le changement de climat est un phénomène provoqué par l’humain mais la vie est là.
Il y a aussi un côté positif dans ce phénomène actuel, nous permettre de prendre conscience que tout est lié. Que nous sommes, nous-même, un écosystème ; En fait, on n’a pas encore digéré la blessure d'ego infligée par Darwin, on n’a pas encore intégré que l’homme est un animal ; Tradition judéo chrétienne oblige, l’homme se pense encore comme centre de la terre et pas assez partie d’un tout... Or, nous sommes un écosystème, dépendant du monde qui nous entoure et d’un monde intérieur avec toutes les bactéries qu’on trimballe. Il faut de l’humilité pour accepter cela. Il faut également garder une vision humaniste, savoir que nous sommes capables du pire mais aussi du meilleur, contrairement à une certaine écologie militante qui considère que nous sommes des parasites.
Pour conclure, vous disparaissez ce soir, quel est votre dernier message ? Je ne me sens pas vraiment capable de laisser un message; mais je dirais : je me suis bien marré, et si vous pouvez faire comme moi, c’est déjà pas mal ! (éclat de rire)
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